Mais au-delà des différences frappantes entre les entreprises, une nouvelle norme est apparue. Lorsqu’on lui a demandé si le débat sur le travail à domicile était réglé, Nick Bloom, gourou du travail à distance et professeur d’économie à l’Université de Stanford, a répondu. Fortune:

« Le débat n’est jamais réglé, mais je pense qu’en pratique, oui… Le taux d’occupation des bureaux est en moyenne la moitié de ce qu’il était avant la pandémie. Des recherches distinctes montrent qu’environ un tiers des journées de travail se déroulent à la maison. Donc, en moyenne, les Nord-Américains ont décidé qu’ils se trouvaient dans la nouvelle normalité.

En d’autres termes, le travail hybride est sorti vainqueur. Il permet de passer certaines journées à travailler à domicile et d’autres au bureau, quelle que soit la combinaison idéale pour une entreprise ou un employé en particulier.

Cependant, on oublie souvent le fossé générationnel quant à ce à quoi ressemble la mixité idéale. La génération Z et les baby-boomers (une alliance rare) souhaitent travailler davantage au bureau, tandis que les millennials accordent davantage de valeur au travail à domicile, selon une nouvelle étude de Bloom et d’autres.

Le fait que quelqu’un élève des enfants y est pour beaucoup – et c’est précisément ce que font les millennials.

“Les personnes dans la trentaine et au début de la quarantaine sont plus susceptibles de vivre avec des enfants et de faire de longs trajets, ce qui augmente l’attrait du travail à domicile”, ont noté les chercheurs.

En revanche, ajoutent-ils, « les personnes dans la vingtaine bénéficient grandement du réseautage professionnel, de la formation sur le lieu de travail et du mentorat – des activités qui bénéficient grandement des interactions en personne. Les jeunes travailleurs peuvent également accorder davantage d’importance à la socialisation sur le lieu de travail ou à proximité. Ils sont plus susceptibles de vivre dans des appartements petits ou partagés, ce qui réduit l’attrait du travail à domicile.

Du point de vue d’un employé plus jeune, le travail à domicile signifie souvent « vous pouvez vous asseoir dans votre studio devant votre ordinateur portable, et bonne chance : vous êtes coupé de tout le reste », a déclaré l’année dernière le capital-risqueur Marc Andreessen au salon américain. Dynamism Summit, avertissant que le travail à distance a « fait exploser » la façon dont nous nous connectons en tant que société.

Quant aux travailleurs plus âgés, ils pourraient être moins enclins à travailler à domicile « parce qu’ils n’ont plus de responsabilités en matière de garde d’enfants, ou simplement parce qu’ils aiment socialiser sur leur lieu de travail », ont noté Bloom et ses collègues chercheurs.

Lors du débat sur le retour au pouvoir, « nous avons traité les choses de manière monolithique », a déclaré au podcast a16z Hung Lee, fondateur du bulletin d’information Recruiting Brainfood. “Mais nous en sommes probablement au point où nous devons apporter des nuances, car ce qui est positif pour un groupe de personnes est négatif pour un autre.”

Il a souligné des enquêtes montrant que, parmi les diplômés universitaires entrant sur le marché du travail, près de 90 % ont déclaré vouloir rencontrer fréquemment en personne leurs collègues pour réseauter et établir des relations. Un tiers déclarent ne pas disposer d’un espace de travail dédié, et près de 60 % déclarent ne pas disposer de tout l’équipement dont ils ont besoin à la maison. Seulement 2 % ont déclaré vouloir travailler entièrement à distance.

Les personnes les plus favorables au travail à distance, a ajouté Lee, sont souvent des travailleurs âgés avec beaucoup d’expérience qui ont déjà accumulé un capital social et disposent d’un espace de travail efficace à la maison – et ont souvent des enfants dont ils souhaitent être proches.

« Ils ne ressentent pas le besoin de venir au bureau pour se faire des amis », a-t-il souligné.

Comme l’ont observé Bloom et son équipe : « Les personnes qui vivent avec des enfants accordent davantage d’importance à la possibilité de travailler à domicile… L’effet s’applique aux hommes et aux femmes et est généralisé dans tous les pays. »

Cette préférence se traduit par une augmentation du travail à domicile parmi ce groupe démographique.

« En passant des préférences aux résultats, écrivent-ils, nous constatons que les personnes ayant des enfants travaillent effectivement à domicile à des taux plus élevés. »

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